Généralités |
Activités
sociables |
Animal de compagnie chez un particulier
Réinsertion des jeunes en
difficultés |
Activités
économiques |
Activités artistiques
- parade -
spectacles - Boucherie - Club hippique - Équitation - Débardage -
Hallage péniches - Lait -
Élevage -
Paysagiste Traction et
portage agricoles et horticoles -
Traction en
agglomérations - Traction touristique et de loisir
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Les moyens |
Les machines modernes adaptées -
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Activités
militaires |
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Conclusions
pratiques |
Modifications physiques
indispensables pour le cheval au
travail - Remise en conditions physiques du cheval
au travail - Vulgarisations, publicités.
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Les
réalités |
Chevaux
de trait au travail - Succès contesté - cheval de trait
contre clé de contact - le cheval - L'information
- |
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Les
fonctions pouvant être confiées aux chevaux de trait (002
- 17-05-2005) |
-ooOoo-
* Préambule :
Le retour du cheval de trait dans les activités économiques de notre pays est une opération intéressante pour le cheval mais également pour l’homme moderne.
Les chevaux de trait vont conquérir une place dans le patchwork économique national. Elle restera dans le meilleur des cas, fort réduite.
Elle ne dispensera pas de l’élevage alimentaire pour la boucherie.
Le cheval va ainsi revenir au contact de l’homme qui, dans son évolution moderne, s’éloigne de la nature et a une forte tendance à l’oublier. De toutes façons, il ne la comprend plus.
Le cheval va devenir, dans certains cas, une liaison citadine entre l’homme et ses origines naturelles.
Le retour au travail du cheval de trait est ou devrait être une sorte de symbiose entre l’homme et l’animal.
Mais auparavant, il faut se réorganiser pour en assurer un retour harmonieux.
Ceci sous-entend de maîtriser les diverses capacités des neuf races de chevaux de trait.
Avant toute chose, il faut en connaître les avantages et les inconvénients. Il faut donc abandonner les actes de foi ronéotypés où les neuf races ont toutes les mêmes qualités et pas de défauts.
Les réalités sont toutes autres.
Les chevaux de trait sont tous à faibles effectifs. Ils descendent de géniteurs en nombre incroyablement restreint. Il sont tous plus ou moins consanguins.
Phénomène qui a été aggravé pour certains par un manque de sagesse et d’ordre dans la reproduction.
Les conséquences en sont une baisse catastrophique de la natalité. On rencontre alors des difficultés dans l’insémination, des poulains morts-nés ou difformes.
Certaines races ont été alourdies pour un meilleur rendement boucher.
La quantité de viande a augmenté, les autres critères n’ont pas été modifiés.
L’alourdissement génère chez certains des inconvénients au niveau des articulations.
L’alourdissement est un handicap pour un animal tracteur qui va devoir déjà perdre de l’énergie musculaire à se tracter lui même.
La perte d’énergie s’accompagne par une augmentation brutale et dangereuse du métabolisme.
Il y a alors à craindre l’accident cardiaque.
Donc, l’élevage devra effectuer rapidement un retour en arrière et alléger autant que faire se peut une partie du cheptel.
Les races qui n’ont pas été alourdies disposent là d’un atout qui équivaut à un énorme gain de temps.
Attention au respect du choix de la race régionale qui finalement ne conviendrait pas.
Un cheval qui reste à l’écurie parce qu’il est malade ne rapporte plus rien et coûte très cher. Le vétérinaire n’est pas un philanthrope et il n’est pas capable de modifier la nature profonde de l'inadéquation d’un animal et d'une tâche qu’il ne peut plus physiquement remplir.
Aujourd’hui, la mode est à un allègement très conséquent. Les goûts se tournent vers les activités de loisirs.
Malheureusement, la place est déjà prise. Pourquoi tenter de concurrencer des races plus légères bien adaptées ?
Les races les plus lourdes devraient plutôt être allégées en vue de leur retour à un travail de traction en ville ou dans les champs.
Là, ils donneront satisfaction puisqu’ils vont correspondre au travail souhaité.
Certaines races disposent au départ des atouts pour être attrayantes dans ce renouveau. Elles n’étaient pas jusqu’alors particulièrement appréciées.
Elles ont par chance échappé à l’alourdissement boucher. Elles ont une belle carte à jouer.
Le Poitevin-mulassier qui, en dehors de la production d’une mule exceptionnelle, n’a pas une image de marque inoubliable en dehors de son physique, n’a pas subi les modifications bouchères. Il a là certainement but à moitié atteint .
Il devrait faire l’objet d’une promotion réellement efficace dans ce sens.
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Activités
sociales |
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- Animal de compagnie chez un particulier :
Une meilleure vulgarisation va induire des achats par
des particuliers.
Il en existe déjà. Ce sont généralement des
«amoureux» du cheval de trait qui disposent de la place
nécessaire pour l’accueillir.
Cette solution, en se démocratisant, va créer
des maltraitances comme pour d’autres animaux achetés pour vivre
à coté de l’homme. Certains ne seront que le produit d’un
échange d’un paiement contre le titre de propriété sur un
animal. Aucun contrôle de connaissance minimum n’est exigé.
Or, le cheval de trait n’est pas aussi rustique qu’on
veut bien le dire.
C’est un animal fragile qui nécessite, pour l’entretenir
convenablement, des connaissances techniques. |
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- Réinsertion des jeunes en
difficultés :
Oui, peut-être, pourquoi pas. |
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* Activités artistiques, parade,
spectacles :
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- Boucherie
Il y a des consommateurs
en France puisque cette viande est vendue dans les grandes
surfaces. Ces commerces ne sont pas philanthropiques. Ils ne
commercialisent que les produits qui sont achetés.
Les étals ou sont proposés
les produits chevalins ne sont pas soutenus par de la
publicité. Un rappel des qualités de la viande de cheval ne
pourrait qu’améliorer les ventes.
La boucherie chevaline est et
restera le débouché économique principal qui permet l’élevage
du cheval de trait.
Les consommateurs français n’en
consomment pas beaucoup. La production française est
insuffisante. Il faut importer la part manquante.
Les conditions de transports
des chevaux en provenance de l’étranger est déplorable.
Elles sont pratiquées par des entreprises plus motivées par un
prix de revient le plus bas possible que par le confort du aux
animaux.
La consommation de la viande
de cheval devrait normalement subir une diminution régulière
et dans l’état actuel inéluctable.
Les générations changent
leurs habitudes alimentaires. Les jeunes mangent moins de viande
en général et moins de viande de cheval en particuliers.
Cette réalité représente
une menace à terme pour le fragile équilibre économique qui
permet la poursuite de l’élevage du cheval de trait.
L’augmentation des subventions (nos impôts) n’est pas une
solution réaliste..
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- Clubs hippiques :
Les clubs pourraient utiliser les lourds pour l'attelage, évidemment, mais aussi pour le travail de la carrière (aplanissage, hersage, etc...) mais ça nécessite un moniteur qui sait mener.
Ensuite, ils pourraient les utiliser pour les débutants : bien dressés, ce sont des crèmes. En outre, ils sont très "confortables" et ont des allures qui ne déménagent pas de trop.
Enfin, les amateurs et professionnels qui dressent assez finement peuvent également être intéressés mais pas pour la haute école : les allures relevées des lourds sont toutes relatives. Quoique...
Mais ce n'est pas un cheval polyvalent qui sait indifféremment sauter, dresser, aller en ballade avec un cavalier moyen, et ce, jusqu'à un certain niveau. Il faut
s'appliquer pour les manier.
Cela dit, l'utilisation du gros en centre équestre
pose un problème de rentabilité. Une prime d'état incitative
pour chaque centre équestre qui en utiliserait un pour quelques tâches que ce
soit motiverait un volontariat. Au lieu de distribuer l'argent public n'importe comment, ça pourrait être utile.
En général, les gens qui s'achètent un cheval ont commencé à monter dans un centre équestre. Souvent, ils achètent un trotteur s'ils restent cavalier moyen, en raison de la polyvalence des
trots. Quelqu'un qui aurait appris à monter ou à mener un lourd pourrait également se faire à l'idée d'en avoir un.
Participation de Dame Martine |

Bénédicte du Centre de dressage du
poitevin-mulassier de Luçon-Pétré aux commandes d'un bel
hongre poitevin.
|

Haras d'Hennebont 2005 |
- Équitation :
Le cheval de trait n’a
pas une véritable vocation pour être monté. Sa masse est un
inconvénient pour des déplacements relativement rapides.
Les races les plus légères sont utilisées avec
bonheur en traction des carrioles. C’est le cas du trait
comtois ainsi que du Cob-Normand que l’on rencontre dans les
compétitions.
Les versions plus lourdes ont des capacités
esthétiques très intéressantes pour l’équitation de
prestige (voir parade). (1). |
- Forestiers,
débardage :
On parle beaucoup du débardage, mais il est en
voie de disparition. Seul vont persister les zones
inaccessibles aux machines et traitées par des particuliers
où les contraintes de la rentabilité ne sont pas le critère
principal (1).
Nouvelle rédaction en préparation
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- Hallage barges, péniches :
Cette activité utilise ce
que fait le mieux, le cheval lourd : la traction. Des
démonstrations sont proposées ici et là. Une entreprise utilise 3
bretons pour tracter une barge sur 500 m sur la Marne (1). |
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YPREMA à Lagny-sur-Marne utilise trois traits
Bretons pour haler une barge sur 500 mètres. http://www.yprema.com/actu.html
15 mars 2004 Complément d'information avec cet
article du "Télégramme de Brest" du 12 mars 2004.
Depuis 15 ans YPREMA pratique l'écologie
industrielle dans le secteur de la construction.
En septembre 2004, nous franchissons une étape supplémentaire
en contribuant à la création d'un parc industriel en boucle fermée,
entre l'UIOM de St thibault des vigness (77) et la plate-forme de
valorisation de mâchefers de Lagny-sur-Marne (77).
L'exemple le plus connu est celui de Kalundborg non
loin de Copenhague, véritable symbiose industrielle, comme le décrit
Suren Erkman, spécialiste mondial du sujet.
Les mâchefers de l'UIOM de St- Thibault-des-Vignes
seront acheminés par la Marne jusqu'à la plate-forme de
valorisation de Lagny-sur-Marne dans une péniche en aluminium
recyclé tractée par deux chevaux de trait bretons.
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- Lait :
Le lait de jument commence à être recueilli
un mois après le poulinage. La traite s'effectue en
présence du poulain, 3 fois par jour (11h - 14h et
17h). Chaque traite produit 3 à 5 litre de lait.
Le lait de jument est riche en nutriments
essentiels (acides gras polyinsaturés, vitamines A B et
surtout C).
Il est facile à digérer.
60% de sucres
20% de matières azotées
17% de lipides
3% de cendres
Quand j’étais jeune, ce lait était utilisé comme substitue au lait de femme.
Depuis, il semble que cette pratique a été abandonnée.
Le lait peut-être consommé directement ou être transformé pour confectionner divers produits.
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- Paysagiste :
Le cheval de trait broute les
folles-herbes dans les massifs :
Massif-Central, Pyrénées et une partie des Alpes.
Utile à l’aménagement et à l’entretien du
territoire
Cette capacité devra être
développée. Je pense aux Alpes du Sud qui sont mono pâturés que
par des troupeaux importants de moutons. Un seul animal c’est une
mono-consommation de certaines plantes et le dédain des autres.
Les conséquences en sont des
zones en friches envahies par les ronces.
D’autres zones sont tellement
consommées que les herbes n’ont plus la capacité de se
reproduire. Elle disparaissent laissant les sols à nu. La pluie
retire ensuite la fine couche de terre, transformant ces zones en
désert. |
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- Reproduction,
élevage :
Fonction actuellement fort
bien pratiquée. L’augmentation des débouchés et des
services d’accompagnement induiront une amélioration des
conditions économiques d’élevage.
Les races sont gérées par
des associations, syndicats ou UPRA et par les haras.
Les haras disposaient jusqu’alors
d’une grande capacité d’investissement. L’argent
provenant des bénéfices importants générés par les
courses de chevaux. Malheureusement, la fermeture consécutive
de plusieurs haras nationaux en 2004 et 2005 démontre que les
possibilité d’action de ces institutions vont également
baisser. |

Photo : Michel Balannec
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Fête
du cheval Les trets 2005
Photo : René S. |
- Traction et
portage agricoles et horticoles :
Le cheval de trait a servi
à la modernisation de l’agriculture.
Il a été ensuite envoyé
à la retraite par le moteur à explosion. Il a failli
disparaître.
Les intérêts du cheval de
trait sont uniquement défendus par des associations loi de
1901.
Le redéploiement timide du
cheval de trait en agriculture et horticulture nécessite
impérativement la création de machines appropriées.
Seul l’associatif et des
subventions peuvent développer une machinerie qui aura un
marché de toute façon étroit mais devra offrir des prix
attractifs..
Certaines activités vont
nécessiter une organisation collective ou pourraient être
proposées par des entreprises commercialisant les prestations
du cheval.
La vigne est utilisatrice
du cheval. Mais une seule entreprise aura des difficultés
pour amortir un cheval attitré à l’exploitation.
Avantage du cheval de
trait : maîtrise totale de l’énergie. |
Equus bacchus, film proposé par la chaîne de
télévision
, avec la participation d'Abel Bizouard et du CFPPA de
Beaune
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- Retour dans les
agglomérations :
Un retour timide dans les villes
peut être envisagé.
Le cheval de trait peut être le
tracteur du service des espaces verts, du petit ramassage, du petit
transport au sein d’une commune.
En plus du travail effectué, il
aura alors un rôle essentiel avec la population qui circulera à
proximité. La sympathie que génère un cheval de trait pourrait
utilement être le vecteur de messages en direction de la
population : circulations douces, propreté des rues, etc…
En sus, il peut transporter
Madame ou Monsieur le Maire et ses adjoints dans leurs déplacements
sur la commune… et éventuellement les administrés. |
- Traction touristique et de loisir,
prestations de services touristiques :
C’est une spécialité du
cheval de trait. C’est un animal qui tracte bien.
Cette activité est certainement
appelée à se développer, en parallèle avec le développement du
tourisme, des vacances et d’une certaine publicité du
«naturel».
Est appelé à se développer là
où c’est possible.
Cette spécialité présente
pourtant, dans son inorganisation, quelques inconvénients.
N’importe qui, sans aucune
formalité et sans preuve de capacités techniques, peut créer son
entreprise de promenade avec utilisation des chevaux en tous lieux
et sur les voies publiques.
Il va falloir attendre quelques
accidents graves pour que l’on légifère en urgence, donc mal.
Le domaine du château de
Versailles est le plus grand utilisateur d’équipages de chevaux
de traits pour les touristes.
Des entreprises privées
pratiquent déjà la location de roulottes hippo-tractées. Des
attelages sont proposés pour les promenades, les fêtes, etc… |
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Les moyens :
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Photo n°1 charrue à
l'ancienne
Photo : René S
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- Les machines modernes adaptées :
Remettre le cheval au travail implique la mise à disposition d'une
série d'outils/machines idoines.
La conception d'une nouvelle machinerie devra correspondre à un
environnement 21ème siècle.
La copie à l'identique des machines ayant été utilisées par nos grand
pères est à proscrire.
Persévérer dans cette impasse équivaut à dégoûter tout utilisateur
susceptible d'investir ou de se reconvertir dans cette voie.
Une démonstration très répandue est la charrue "à l'ancienne" (photo n°1).
Le laboureur doit appuyer sur les leviers de la charrue tout en
maintenant l'équilibre vertical de l'engin.
Il faut aussi diriger le cheval. Comme ses deux bras sont déjà
cramponnés sur la charrue, les rênes du cheval deviennent extrêmement
gênantes. Elles sont attachées autour du buste.
Pratique surtout si le cheval suite à un bruit inattendu, une piqûre
d'insecte ou autre, fait un écart ou prend la fuite...
J'oubliais, le laboureur, à chaque pas manque de se tordre les chevilles. N'importe quel tracteur serait en ce cas assurément plus confortable.
Pour travailler délicatement la terre nourricière, la machine
représentée sur ma photo n°2 offre beaucoup d'avantages :
Le conducteur est assis, il a ses aises pour vérifier le travail de la
machine et assurer la conduite du cheval. Il peut même se rouler une
cigarette...
La machine est tout à fait extraordinaire. Elle comporte une partie
fixe avec deux roues et l'attelage au cheval.
Sur cette partie commune on peut raccorder différents compléments
spécialisés en fonction des travaux à effectuer. |

Photo n°2 matériel polyvalent moderne.
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Activités historiques :
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Les conclusions pratiques
:
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* Moment des décisions :
Nous sommes au point de départ de grandes modifications dans les utilisations du cheval de trait.
Changements qui nécessitent beaucoup d’imagination et l’obligation de prendre des décisions, avec les risques qui vont de pair.
Les associations de races sont mises en œuvre par des bénévoles qui, s’ils ont des compétences pour gérer un élevage collectif, ne disposent pas des connaissances indispensables pour imaginer, organiser et surtout vulgariser une mutation d’usage du cheval de trait.
Les réunions qu’elles organisent sont des réunions entre professionnels. Le public n’y est pas convié.
Pour l’avenir, il est impératif que ces pratiques soient retournées et que toutes les activités concernant le cheval de trait soient l’occasion de le vulgariser et de le promouvoir.
Jadis, les concours se tenaient sur la place du village. Certaines villes perpétuent cette bonne pratique : Landivisiau, Saint Valéry en Caux, Yvetot en sont des exemples.
Malheureusement, la plupart des manifestations se déroulent à l’extérieur de l’agglomération quand ce n’est pas sur le territoire de la commune d’à côté (Saint-Pol-sur-Ternoise mais tenue réellement à - - ). Pire encore, chez un particulier (Marans) ou dans une pâture discrète (Loudéac).
Les habitants de Landivisiau savent certainement qu’il existe un cheval breton. Par contre il n’est pas évident qu’ils connaissent à quoi il sert.
Les habitant des autres villes citées en exemple ignorent tout.
Cet animal est susceptible de tenir dans l’économie du 21éme siècle certains postes utiles et rentables.- Pour ne pas risquer de passer à côté d’une telle chance, il faut en organiser méthodiquement le retour.
Il faut que les éleveurs, avec leurs associations de race, produisent des animaux conformes à ces nouvelles activités.
Il faut créer ou aider à la création des outils, machines etc… annexes indispensables pour que le cheval puisse assurer ses nouvelles activités dans des conditions qui ne soient pas des repoussoirs aux hommes qui les guideront.
Il faut donc recréer tout une machinerie moderne adaptée aux travaux demandés.
Il faut envoyer au musée et les y laisser, les anciennes machines utilisées au début du siècle dernier. Elles ne correspondent plus aux exigences de l’utilisateur moderne.
Il faut dresser la liste des postes à pourvoir. En proposer une étude économique approfondie.
Il faut supprimer les conférences-réunions inefficaces qui ont été jusqu’alors organisées pour perdre du temps. Elles ne servent à rien. Aucun acte concret n’en a découlé, à l’exception de celles qui se sont réunies à l’occasion des dernières fêtes du cheval d’Aucun dans les Hautes-Pyrénées. Fait notable parce que rarissime.
Les textes sont consultables sur mon site «cheval de
trait.org» et pourront ainsi servir de base de réflexions.
L’efficacité commande que tous les intervenants (utilisateurs, constructeurs, vulgarisateurs, public) disposent d’un lieu pour se rencontrer.
Ceci le plus largement, le plus facilement et le plus économiquement possible.
Par intervenants, il faut entendre les éleveurs, les associations de races, les divers utilisateurs potentiels, le public au sein duquel il y a des utilisateurs potentiels qui s’ignorent.
Ils risquent d’en prendre le goût si on leur propose quelque chose de concret.
Donc il faut créer un point de rencontre officiel régulier et connu qui n’existe pas encore vraiment.
Les rares manifestations où le cheval de trait apparaît ne correspondent pas du tout à ce cahier des charges.
Les salons du cheval ou agricole (Paris et autres), quand il y a participation des chevaux de traits, ne proposent aux visiteurs qu’une vision passagère d’un animal aux formes inhabituelles.
L’accès des salons coûte très cher aux visiteurs et aux exposants, dissuadant des associations et entreprises d’y participer. Les surfaces proposées ne permettent pas les démonstrations indispensables.
Il faut donc créer ou trouver une réunion déjà lancée susceptible d’offrir ce service.
- Modifications physiques indispensables pour le cheval au travail :
- Remise en conditions physiques du cheval au travail :
Nous disposons d'un cheval avec un physique sans embonpoint et sans
excès de graisse.
Avant de lui faire subir une journée de travail syndicale, il faut
l'entraîner.
Comme un sportif, il lui faut développer une musculature ambulatoire
correspondante aux efforts qui vont lui être demandés.
Encore plus important, il va falloir lui permettre d'alimenter les
muscles qui vont fournir l'effort moteur.
Dans une calme prairie, le cheval mange trop et manque d'exercice
physique. Une réadaptation progressive à l'effort ainsi que de la capacité
pour le système circulatoire à augmenter son débit sont impératives. Sinon,
le cheval sera à la merci d'un accident cardio-vasculaire grave.
Avant l'arrivée sur le marché du travail, en sus du dressage habituel,
il faudra procéder à une série progressive d'exercices d'entraînement à
l'effort.
Cette activité sera une plus value-économique pour les éleveurs et
centres de dressages.
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* Vulgarisations, publicités :
Je vais terminer mon exposé en évoquant une grave lacune qui est et sera, si on
n’y remédie pas, de plus en plus préjudiciable aux activités du cheval de
trait.
Les activités actuelles ne sont pas ou mal connues. Si elles sont connues,
elles ne sont pas expliquées, motivées. Activités futures qui ne seront
jamais mises en pratique ou seront éphémères par manque de préparation.
Les contacts traditionnels du public avec les chevaux concernent
essentiellement les chevaux légers.
Les courses et le P.M.U. passionnent beaucoup de parieurs.
Les clubs hippiques qui ont fleuri un peu partout ont démocratisé le
cheval de selle.
Rien de tel pour le cheval de trait.
Son faible effectif et son encore plus faible utilisation rationnelle rendent sa rencontre dans nos campagnes très aléatoire.
Le cheval de trait ne profite d’aucun support de mise en valeur.
Les organismes qui en gèrent la destinée se contentent d’assurer la
conduite de l’élevage. Activité qui reste confidentielle, entre éleveurs.
Connaître les lieux publics où se réunissent les chevaux participant à
un concours relève le plus souvent du parcours du combattant. L'organisation et la publicité bien faites sont, hélas, l'exception.
Certaines organisations d’élevage comme celles des Traits Auxois,
Comtois et Percheron, disposent de sites web indiquant les dates et lieux de
concours.
L’U.P.R.A. des races Poitevines répond aimablement à toutes sollicitations.
Les autres ignorent les courriers sollicitant ces renseignements.
C’est regrettable car le cheval de trait est au début d’une période où
il va avoir un besoin vital d’une nouvelle clientèle non initiée pour le moment, mais pourtant susceptible de l’utiliser.
D’autres rendez-vous sont possibles, en particulier dans des salons
commerciaux organisés régulièrement chaque année. Le plus important, le salon du cheval, se
tient à Paris. D’autres se déroulent dans certaines villes de province.
Les accès à ces rendez-vous commerciaux et routiniers sont extrêmement
onéreux. La capacité d’investissement des exposants potentiels limite le nombre et la qualité des
participations.
Malgré le fait que ces manifestations soient coûteuses, le service rendu aux
visiteurs n’est pas à la hauteur.
Il y a des exceptions encourageantes (Terralies de Saint-Brieuc).
Mais en général, ce que l’on peut y voir relève plus de l’exhibition d’animaux de cirque
extraordinaires que de la recherche d’une vulgarisation pédagogique orientée
vers le public.
Une certaine partie du public a eu la curiosité de d'aller plus loin que le spectacle le plus couramment présenté par les chevaux légers pour
regarder évoluer les derniers mastodontes survivants.
Il vont finalement quitter le salon sans savoir que ces animaux
survivent actuellement grâce aux revenus bouchers et à des subventions. Et
surtout, que ces animaux seraient susceptibles de revenir travailler dans
nos économies modernes. La condition minimum est la prise de décision d’en
organiser l’avènement.
La désertification des bonnes volontés aux sein des salons commerciaux
trop chers touche également les éleveurs d’ânes qui, année après année,
cessent d’y venir.
Hélas, ce phénomène est contagieux. Des réunions en province, où les
prix des stands restent raisonnables, s'ils ne proposent pas d'exposer gratuitement, subissent actuellement un
désintéressement mortel des éleveurs.
La meilleure façon de passer cet obstacle serait de créer une ou
plusieurs réunions à une échelle en accord avec les capacités économiques de
l’élevage du cheval de trait et des ânes. Y seraient invités les autres
chevaux pour éviter toute ségrégation et toucher plusieurs publics.
Certains semblent y avoir pensé comme à Aucun dans le Val d’Azun (65).
Cette excellente initiative a comme inconvénient d’être un peu trop
excentrée. Mais vu sous une optique régionale, elle y a toute sa place.
Le lycée agricole de Montmorillon débute un salon qui a cette
prétention. Une réflexion pédagogique émanant d’un établissement
d’enseignement est la bienvenue.
Il est essentiel que ces manifestations et les autres qui pourraient
suivre, soient soutenues par un effort publicitaire conséquent afin d’y
attirer les exposants-éleveurs et les futurs utilisateurs des ânes et des
chevaux de trait.
Sans oublier les spécialités d’accompagnements indispensables : outils,
soins, organisations d’élevages...
Ainsi, un utilisateur potentiel du cheval de trait pourrait avoir accès à
un ensemble d’informations absolument nécessaires avant toute prise de décisions.
L’actualité récente le démontre. Certaines tentatives municipales ont
été abandonnées. D’autres relèvent plus du folklore que d’un raisonnement
économique global. Le résultat est le même : l'abandon rapide de l'initiative, pas suffisamment raisonnée en amont.
Le cheval, qu’il soit léger ou lourd, est à la mode et correspond très
bien à un certain rapprochement des citadins ayant perdu leurs racines
paysannes avec la nature.
La génération villageoise précédente était, pour une grande majorité,
d’anciens paysans montés à la ville afin d’y trouver l’emploi qui n’existait
plus dans leurs villages d’origines. Mais ils y conservaient des liens
familiaux.
La génération actuelle a perdu ces racines paysannes ainsi que le contact avec la
nature.
Nature plus agréable à voir dans un ensemble harmonieux, où l’homme vit
entouré d’animaux domestiques qui vivent et travaillent à ses côtés.
Par opposition à la nature erzatz des zoos, entreprises où l’animal
sauvage est enfermé.
Et pour éviter tout effort inutile, ne pas organiser des conférences
convoquées à huis clos.
Ca se résume quelques poignées de mains serrées, les discours des Présidents
et les petits fours pour terminer. Mais rien n'en transpire, rien n'en est déduit, ni utilisé à quelque fin que ce soit. Alors, à quoi bon ?
Les dernières que j’ai conservées en mémoire ont été réunies à Lisieux,
Beauvais, Lyon (salon où il n’y a pas de chevaux de trait).
La réunion d’Aucun aura une mention à part. Si aucun résultat concret
ne s’en est dégagé, il y a eu une libre publication de ce qui s’y est dit.
C’est déjà ça.
La réunion des chevaux de traits, des concepteurs d’appareils agraires,
de spécialistes (maréchaux-ferrants, vétérinaires, UPRA, syndicats, éleveurs…), l’enseignement… et bien sûr, quelques exemples
concrets probants remplaceront avantageusement tous discours théoriques aléatoires.
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Vos avis, informations, réactions sur
acheval@nerim.fr
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Les réalités
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On trouve déjà des chevaux de trait au travail avec des succès très mitigés.
Des entreprises privées l'utilisent pour tracter des voitures de
transport de personnes.
Cette spécialité est déjà bien structurée. Elle répond à un besoin.
Elle utilise un matériel adapté. Elle dispose d'une clientèle.
Cette homogénéité explique le succès global de cette activité.
Exemple : Des établissements privés travaillent à Versailles, en Vendée, en région centre de la France, en Île-de-France et partout ailleurs.
Le cheval de trait y donne visiblement satisfaction.
Il en est de même dans des petites exploitations horticoles, agricoles et
en culture d'espaces verts en ville où le cheval de trait a du succès. Il y dispose d'une
possibilité de développement relativement importante.
Exemple : la ville de Paris utilise avec bonheur trois ardennais pour
l'entretien du Bois de Vincennes.
Succès beaucoup plus contesté pour l'usage en agglomération.
Certaines villes tentent l'expérience actuellement.
Il y en a au moins autant qui ont essayé puis abandonné.
L'entrée du cheval de trait en agglomération est un peu plus délicate à
cause de plusieurs facteurs.
- Le cheval de trait y est particulièrement méconnu.
- La recette qui a assuré la réussite rapportée dans les alinéas précédents n'y a pas été appliquée.
Pour qu'il ait succès, il faut que le gabarit, le tempérament de
l'animal soit adapté.
Il faut que l'utilisation pratiquée dépasse le stade du folklore et
corresponde à ce que l'on peut demander à un attelage de faire.
Il faut disposer d'un matériel moderne correspondant au travail demandé.
Si une des conditions n'est pas remplie, on se heurte rapidement au problème de
l'inadéquation de l'emploi du cheval de trait et/ou du matériel et il est rapidement rejeté.
Cheval de trait contre "clé de contact" (copyright J.L. Cannelle).
Voici un emploi du temps type d'un employé au travail :
- Arrivée à l'entreprise, installation dans le véhicule, utilisation de
la clé de contact pour démarrer le moteur, suivi du départ du véhicule.
- Retour à l'entreprise, le véhicule est garé, on arrête le moteur avec la
clé de contact, l'employé descend du véhicule et rentre chez lui.
- Le véhicule coûte fort cher et est prévu pour l'usage qui en est fait.
Si l'on emploie un cheval de trait :
- Arrivée à l'entreprise, entrée à l'écurie, pansage, sortie du cheval suivie de
la pose du harnachement et attelage. (encore faut-il qu'un autre employé ait, auparavant, nourri le cheval et vérifié son état de santé)
- Puis départ au pas, puis au petit trot pour le lieu de travail.
- Retour, dételage, dépose du harnachement.
- Pansage, nettoyage.. Le cheval est abreuvé puis nourri.
- Il est rentré à l'écurie.
Suivant la fiche de poste de l'employé, l'opération nettoyage de l'écurie sera en
plus ou effectuée par une autre personne.
La partie de travail utile en est amoindrie pour une même journée de temps de travail.
Ce n'est pas tout.
Le matériel tracté a de fortes chances de ne pas correspondre exactement
à l'usage désiré.
Il en découle une fatigue supplémentaire et une perte de temps.
Cette série de petits défauts justifie le mauvais retour en
agglomération du cheval de trait.
*Détail* qui a son importance : on achète un véhicule chez le concessionnaire et on s'en sert le jour-même. On achète un cheval quand il a fini sa croissance ou peu s'en faut mais il faut déjà prévoir une longue période de musculation et d'endurance à l'effort, de dressage aux tâches qui lui seront demandées et d'apprentissage avant de pouvoir l'utiliser. En outre, un moteur peut tourner plusieurs heures sans soucis alors que tout être vivant a besoin de pauses entre les périodes d'efforts. Et pendant ce temps-là, le cheval, mange, boit, a besoin de litière propre et de soins vétérinaires alors que le véhicule, lorsqu'il ne sert pas, ne consomme rien.
Dernier critère, le cheval :
- La race et le gabarit du cheval doivent être synchrones avec la capacité à travailler.
- La race choisie est souvent déterminée par celle que l'on trouve dans la région. Mais ce n'est pas toujours le cas.
- Il y a souvent un déphasage avec l'utilisation d'une autre race plus
adaptée au travail souhaité.
- On choisit souvent un ardennais pour effectuer du débardage. Ce cheval
est très obéissant, il est puissant et pas très grand. Qualités indispensables pour travailler en sous-bois.
- D'autres vont choisir le percheron pour son calme envers le public qui, lui, ne l'est pas forcément.
- Le poids et la masse musculaire du cheval sont importants. L'alourdissement d'un animal en
vue d'une meilleure rentabilité bouchère n'est pas judicieux pour le faire
travailler.
L'énergie dépensée pour son déplacement est préjudiciable à celle
restante pour le travail.
Deuxième "détail" important également, cette fois, en faveur du cheval : qui peut
s'enorgueillir d'utiliser un engin de quelque marque que ce soit dans sa ville ou son entreprise ? C'est utilitaire, c'est tout. En revanche, un cheval peut utilement concourir à la publicité de l'entreprise, de la ville, de la région, d'une manifestation. Il crée un courant de sympathie, une attraction. Il peut devenir un symbole.
L'information :
Multiplier de stériles bavardages en catiminis et tenir à huis clos des conférences qui
seraient utiles ici n'apporte rien. Que les personnes les plus documentées sur le sujet prennent enfin la mesure de l'utilité primordiale de la communication en la matière !
Les établissements d'enseignement technique sont les plus à même de
diffuser une information pédagogique neutre mais documentée.
Je constate avec satisfaction que certains s'y emploient.Il y a même maintenant un effort de vulgarisation dirigé tous azimuts,
indispensable pour faire connaître les bonnes recettes, non seulement à ceux
qui sont au contact direct avec les chevaux mais aussi et surtout vers ceux
qui seraient tentés d'en prendre la décision.
N'y connaissant rien, ils trouveront dans des journées de
vulgarisations des réponses techniques neutres à leurs préoccupations.
Ainsi, certains particuliers, les municipalités, des entreprises
commerciales ou techniques trouveront matière à réfléchir et peut-être à
une utilisation harmonieuse du cheval de trait.
Synthèse des divers
éléments constitutifs d'une technique moderne
+
Pédagogie
+
Diffusion
=
Nombreuses applications de qualités.
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Autres études
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* Le site
web
de l'Association
du Cheval de Trait Comtois propose une
information complète pour l'utilisation ou la réutilisation du cheval de
trait.
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Supports médiatiques :
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Le cheval dans la ville, film proposé par la chaîne de télévision
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a produit et diffusé un film fort intéressant : "Le cheval dans la ville" consacrées au cheval de trait en France, Belgique, Allemagne et Grande-Bretagne.
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